Un antidiabétique pas comme les autres ! - 22/11/19
Résumé |
Introduction |
Les gammapathies monoclonales peuvent s’associer à diverses manifestations cliniques, et ce indépendamment de leur étiologie. Les mécanismes à l’œuvre sont variés et incomplètement élucidés. Nous rapportons deux observations de patientes diabétiques ayant une gammapathie monoclonale associée à des hypoglycémies.
Observation |
Observation 1 : patiente âgée de 63 ans aux antécédents de diabète de type 2 déséquilibré (hyperglycémies) sous metformine (3 cp/jour) et glibenclamide (4 cp/jour) et d’hypertension artérielle, a été hospitalisée dans notre service pour exploration d’une gammapathie monoclonale (pic bêta à 19g/L de type IgA kappa) découverte dans le cadre du bilan étiologique d’une asthénie. Au cours de son séjour hospitalier nous avons noté plusieurs épisodes d’hypoglycémies ayant nécessité l’arrêt progressif de tous les antidiabétiques oraux. À noté qu’il n’y avait pas de modification du régime alimentaire. Au myélogramme, il y avait une plasmocytose à 6 % dont l’aspect morphologique et immununophénotypique n’était pas en faveur d’un myélome multiple. Il n’y avait pas d’hypercalcémie, ni d’insuffisance rénale, ni de lésions lytiques aux examens radiologiques (radios standard et IRM rachidienne). Le diagnostic d’une gammapathie monoclonale de signification indéterminée(MGUS) a été ainsi retenu.
Observation 2 : patiente âgée de 73 ans aux antécédents de diabète de type 2 sous glibenclamide et metformine et d’hypertension artérielle admise dans notre service pour exploration d’hypoglycémies associée à une anémie normocytaire. À son admission, les antidiabétiques oraux ont été arrêtés et le cycle glycémique était équilibré.
Le diagnostic de myélome multiple a été évoqué devant la présence d’un pic monoclonal bêta à l’électrophorèse des protéines plasmatiques et une hypercalcémie et a été confirmé devant une plasmocytose médullaire à 20 %.
Discussion |
Nos deux patientes ont présenté des hypoglycémies sous antidiabétiques oraux ayant conduit à leur arrêt. En effet, les gammapathies monoclonales (MGUS ou myélome multiple) peuvent s’associer exceptionnellement (10 cas dans la littérature) à des épisodes d’hypoglycémies parfois très graves qui seraient secondaires à des anticorps monoclonaux anti-insuline retardant la clairance de l’insuline et mimant un syndrome hypoglycémique auto-immun (maladie d’Hirata).
Conclusion |
Les gammapathies monoclonales demeurent des causes rares d’hypoglycémies qui ne doivent pas être méconnues en raison de leur potentielle curabilité.
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Vol 40 - N° S2
P. A193-A194 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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